Pour cette intervention dans l’espace public de la ville , j’ai choisi comme lieu et surface d’accrochage une des entrées principales de la nouvelle gare – aux grands espaces vides encadrés par de vastes façades en béton noir (à un endroit différent que la première fois, c-à-d en face du petit « espace public à plantes aménagé avec des cagettes )
Cet emplacement spécifique se justifie aussi en raison du sujet dévoilé dans l’image (montage du chantier de la gare en question) .
Une brèche dans un mur en béton sera l’effet escompté. ( breaking the wall of actual architecture settings) – mon message reste incertain : Induire une réflexion, créer une émotion ?
c’est une action plus qu’un message- une action par l’image: la ville est son double
Alors que j’étais affairée à coller ma deuxième ligne, un passant avec son enfant m’interroge sur la nature de mon acte et me remercie spontanément d’apporter de la couleur au milieu de tout ce gris oppressant selon ses dires. Me voilà encouragée à persévérer dans ma démarche d’accrocheuse sauvage semi anonyme ( une inscription au stylo bille avec référence au site en guise de signature sur la dernière image)
Image : 4 lignes de 8 = 32 images
A savoir maintenant, combien de temps cette affichage survivra aux conditions outdoor (climat, securitas, déprédation non maîtrisable)
…le compte à rebours à commencé…comme un jeu mettant en scène la disparition non programmée d’une image en accéléré.
Mercredi 28 décembre
Malgré la pluie, le vent, l’affiche est encore intacte




Mardi 31 janvier
Aujourd’hui, à ma grande surprise l’affiche tient toujours- des marques tangibles de sa lente désagrégation se manifestent maintenant en forme de tétris: 3 images manquantes- soigneusement ramassées par le personnel des gares? Touche graphique (touchante) hasardeuse et bienvenue pour un impact visuel plus saisissant car éprouvé par le temps? Nous sommes le 5 février

Vingt jours plus tard, un autre signe manifeste s’inscrit dans les brèches inévitables de mon image laissée au gré du vent. Un petit rectangle « inconnu » a surgi dans un des espaces formé en soustraction .En m’approchant, j’identifie un flyer de type street music ou communauté urbaine…Le fait d’aller se loger au sein de la fresque en cours de ruine transforme celle-ci (mon intervention) en repère au milieu du gris – image comme un signe protecteur ou abri tangible pour tous les dissidents au milieu de cette grande surface en béton



Le samedi 19 mars, une autre surprise m’attend. Le flyer a disparu ainsi que quelques images en plus. La structure se transforme et la ruine de l’image s’accélère. Cette fois ci l’image d’un véritable disparu se loge au milieu des espaces vides. Une affichette « avis de disparition » représente un Monsieur sans âge natif de Haute Savoie, pour rappeler sa disparition au public fantôme.





Durant le mois d’avril, l’image en fragments a cette fois -ci totalement disparue. Elle aura duré 5 mois
