Sur le modèle du dépliant touristique qui promeut les charmes d’une contrée, le projet Fotoscope vise à interroger/détourner/remanier les clichés de l’imagerie pittoresque pour tenter de rendre visible des représentations différenciées d’un territoire/région donnée (ici l’arc lémanique.)
L’idée si possible étant d’inciter d’autres fabricants d’images « solitaires » (artistes arpenteurs oeuvrant dans l’ombre, amateurs éclairés utilisant le médium de l’image) à s’approprier ce dispositif pour faire valoir leurs visions singulière du territoire à proximité.
INTENTIONS/ DISPOSITIF /ART-JEU ET PROBLÉMATIQUE / DÉFIS
– Détourner un objet de promotion touristique à des fins réflexives/poétiques – Revendiquer d’autres lieux communs impliquant les champs de l’imaginaire – Faire circuler un répertoire diversifié d’images régionales en démontrant qu’une contrée a plusieurs visages – Contourner la standardisation de l’esthétique touristique – Ne plus laisser le monopole des images dites artistiques aux seuls « artistes reconnus » comme tels sur la scène nationale ou internationale – Proposer un dispositif simple et efficace permettant aux fabricants d’images (… de rendre compte de leur vision singulière du territoire – Concilier art et tourisme par le biais d’un médium ambigu qui bouscule les poncifs établis sans forcément porter atteinte à l’esthétique des sites représentés de manière subjective
-Provoquer une réflexion par des images véhiculant la notion d’un cliché qui se parodie lui-même jusqu’à l’altérité –
INTENTIONS territoriales – jouer sur les stéréotypes
Interroger les archétypes de trois régions fortement imprégnées d’histoire du tourisme issue de la Belle époque (Riviera vaudoise, les Alpes, Genève) – Revisiter la notion esthétique de pittoresque en lien avec la perception agissante du spectateur-arpenteur (psycho-géo graphie de Debord) – Débusquer le Genius Loci de chaque lieu rencontré – Devenir spectateurs actifs du visible qui nous entoure (Merleau-Ponty) en provoquant un transfert (transposition) de la représentation générale d’une contrée à la perception singulière que chacun/e peut s’en faire
DISPOSITIF L’aspect formel (le design) du dépliant touristique revisité devient pour le projet fotoscope :
– Un médium passe-partout impliquant le ressenti « subjectif et sensible» du fabricant d’images (élément clé du projet) – Un outil de diffusion permettant de montrer une version différenciée » du territoire à portée de main que l’on explore/ redécouvre en fonction de son rayon d’action A l’instar du format original (leporello photoglobes) ces vues autres d’un territoire donné, détiennent elles aussi le privilège de (faire) « voyager » à peu de frais : le support de l’image étant d’une facture sobre exprès : ce ne sont pas des images de « luxe », mais des images réflexives qui suggèrent une approche territoriale légèrement subversive , poétique ou décalée.
dé-senchantement progressif – submarine – 2021[/caption]
L’ART-JEU COMME MODÈLE D’ACTION – APPROCHE LUDIQUE
– Rendre manifeste « autre chose » de plus déroutant si possible, au sein des milieux normatifs du marché de l’imagerie touristique – Diffuser un plagiat touristique pour mettre à jour/valider un acte de « transgression poétique » – Réaliser une parodie du dépliant touristique aussi par curiosité, pour la « beauté » du geste de reproduction (alternatif) – Promouvoir ses propres images en récupérant un modèle existant de diffusion à grande échelle (Culture Jamming) – Rivaliser par jeu (le temps d’une expérience) avec le monopole des clichés marketing/ambiants – Rendre possible un projet articulant trois régions distinctes qui n’ont pas forcément l’habitude de collaborer et établir un lien entre tourisme et art – Faire écho à la formule : c’est le regardeur qui fait l’oeuvre de Duchamps (fabricants d’images non formatées, porte-paroles (médiums) de cette transition, effet miroir)